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Résidence Art & Entreprise

Rémi Groussin - Les Ortigues

Résidence du 4 janvier au 30 mars 2018 - Les Ortigues (Peujard, 33)

C’est à l’articulation des intérêts partagés entre l’entreprise Les Ortigues, ses salariés et l’artiste Rémi Groussin que Zébra3 a conçu ce projet de résidence grâce à l’aide de la DRAC Nouvelle-Aquitaine. Il ouvre à Rémi Groussin l’opportunité de développer un projet s’appuyant sur des compétences et savoir-faire spécifiques de l’entreprise. Cette approche artistique et expérimentale initie un nouveau rapport des équipes de l’entreprise à leur propre outil de travail et apporte de manière réciproque à l’artiste un corpus de techniques et notions conceptuelles à même d’intégrer ses processus de création.


Installée à Peujard dans le nord de le Gironde, l’entreprise Les Ortigues, spécialisée dans la conception, la mise en œuvre et la décoration d’événements, est forte de quatre corps de métiers : tentes et structures couvertes, installation générale et stand, location de mobilier, image et signalétique, qui témoignent d’un large éventail de compétences. Ce sont ces savoir-faire que l’artiste Rémi Groussin met à l’œuvre dans son travail durant cette résidence de 3 mois, en s’appuyant sur les ressources techniques, matérielles et humaines spécifiques de cette entreprise.

Il aborde cette résidence d’artiste de manière très contextuelle, en questionnant les notions d’objet et d’espace, et d’objet dans l’espace, les notions de défi et de surpassement collectif liés au jeu comme métaphore des règles qui régissent l’entreprise. L’enjeu principal qui conditionne sa résidence n’est pas la production d’une œuvre conçue par avance, mais une immersion totale de l’artiste qui progresse dans son travail accompagné par l’entreprise. Il propose aux salariés qui le souhaitent, du bureau d’étude à la menuiserie, en passant par l’imprimerie et la direction, de contribuer à travers leurs compétences à l’élaboration d’un nouvel objet ou série d’objets. A partir de la récupération de rebuts ou de chutes de découpes de bois, dibon, pvc... produits par l’entreprise mais aussi de ses savoir-faire spécifiques  (impression sur verre, mise en lumière des produits, menuiserie, ferronnerie...), l’idée est de concevoir une installation imaginée comme un Show Room questionnant la part de jeu «social» dans le travail. Un espace sensé démontrer et présenter toutes les capacités techniques de l’entreprise en passant par l’univers d’une salle de jeu.

Cette résidence repose avant tout sur une réciprocité, un temps d’échange durant lequel les salariés auront l’occasion de découvrir la création contemporaine, et l’artiste pourra s’appuyer sur les conseils et l’expérience de professionnels aguerris pour enrichir sa pratique. Cette présence quotidienne de l’artiste dans l’entreprise, au-delà de la question de la production d’une œuvre, est l’opportunité d’entamer un dialogue avec et entre les salariés, d’initier un partage de cultures et de compétences, et de se réapproprier singulièrement l’univers de l’entreprise.

Cette résidence donnera lieu à plusieurs temps de restitution tout au long de l’année 2018. Au sein de l’entreprise, lors de l’inauguration de La Fabrique Pola à Bordeaux, et à la galerie de l’artiste. Les Ortigues sera par la suite dépositaire d’une des œuvres produites, témoin du regard de l’artiste sur l’entreprise, qui fera partie du show room permanent de celle-ci.

Une partie des œuvres produites lors de la résidence de création est présentée lors de l'exposition personnelle TILT de Rémi Groussin du 24 février au 17 mars 2018 à la Galerie UN-SPACED.

Ce projet reçoit le soutien du programme  "Résidences d’artistes en entreprises" : programme 2017-2018 du Ministère de la Culture - Drac Nouvelle-Aquitaine.

GOLD RUSH - Restitution de fin de résidence le  29 mars 2018 à 17h aux Ortigues, Bois de Lion 33240 Peujard

L’entreprise Les Ortigues crée, invente, élabore des espaces de rencontres et d’échanges, scénographie des objets qui mettent en lumière des produits commerciaux. Lorsque ces espaces/objets n’ont plus d’utilité, elle les désosse et les détruit.
La présence d’un artiste au sein d’une telle chaîne de production questionne l’idée de Lavoisier « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». La création artistique est alors à l’image d’un cycle ininterrompu de transformation et d’interprétation.

Installé dans l’entreprise pour une période de trois mois durant laquelle son atelier est délocalisé au sein des espaces de construction menuiserie, Rémi Groussin y développe un projet spécifique s’inscrivant de manière contextuelle dans l’environnement de la société. Il y déploie progressivement son approche autour des notions de défi, de surpassement, d’équipe et d’individualité propres aux règles et langages du monde de l’entreprise. De manière plus spécifique aux métiers développés au sein des Ortigues, il articule son travail autour d’un objet : Le Flipper, comme métaphore de l’organisation des rapports humains au sein d’un système organisé pour atteindre le meilleur score.

Le Flipper constitue un espace scénographié dans un volume miniature, à l’image d’une maquette à partir de laquelle l’artiste met à l’œuvre les différentes compétences de l’entreprise, s’appuyant sur le bureau d’études, les ateliers de signalétique et de construction. à travers cet objet central dans son expérimentation, Rémi Groussin partage un regard sur le monde en créant une boucle allégorique, oscillant de manière perpétuelle entre ce qui est choisit et ce qui est subit, ce qui est construit et ce qui est détruit.

Sur la base de ce postulat, il imagine un principe d’installation intégrant les questions de stockage comme geste artistique. Assignés à des préoccupations d’atelier, de gestion des espaces et de productivité au sein de l’entreprise, ces gestes guideront des choix de production d’espaces. Il produit sous la forme du «Show Room» une installation présentant une collection disparate de matières, de plaques et de restes de flippers à différents états de composition ou bien de décomposition. Utilisant sans distinction des matériaux de rebut, des adhésifs réalisés sur mesure, des chutes de matériaux, le flipper devient une forme générique balayant un champ symbolique d’états vastes et vagues, allant du vestige à l’objet social et technologique.

L’installation propose en place et lieu de «show room», un espace de coulisse, amalgamant les gestes de tri, de stockage, d’assemblage, de regroupement, comme objet sculptural.

ROYAL CAMÉE - Exposition  du 6 au 24 juin 2018 - Vernissage mercredi 6 juin à 18h30
à Darwin - Écosystème, 87 Quai des Queyries à Bordeaux
Entrée libre du mercredi au dimanche de 13h à 19h

ROYAL CAMÉE est le nom d’un bar, un café fictif dans lequel Florence Carala (Jeanne Moreau) attend en vain le retour de son amant Julien Tavernier (Maurice Ronet), tout au long du film de Louis Malle Ascenseur pour l’échafaud (1958). Il se dégage une atmosphère moite de suées alcooliques provenant de jeunes gens enivrés de jeux et de cocktails “Le Royal”. Le décor est alors composé de flippers aphones sur lesquels des joueurs livides peinent à prendre quelque peu de plaisir. Jeanne Moreau, esseulée mais éperdue, se dirige enfin vers un miroir au fond du bar, elle y cherche à capter son propre regard fuyant. Elle n’arrive finalement qu’à se concentrer sur le reflet d’un des flippers du troquet, dont l’image se dédouble, et lui murmure ainsi :


« Je t’ai perdu dans cette nuit, Julien. »


L’entreprise Les Ortigues élabore des espaces, des enseignes et des mobiliers éphémères qui mettent en lumière des produits commerciaux lors de salons publicitaires. La durée de vie de ces espaces / projets /objets est alors conditionnée par le temps de l’événement. Dès lors qu’ils n’ont plus aucune utilité mercantile les matériaux sont détruits.


C’est au cours des trois derniers mois que le jeune artiste Rémi GROUSSIN a été reçu au sein de cette société afin de mener une résidence de création immersive. La démarche première était de recycler et de transformer la condition non-inéluctable des rebuts de l’entreprise. L’artiste y a développé un projet spécifique s’inscrivant de manière contextuelle dans un cycle fonctionnel. Il y a déployé progressivement une approche artistique autour des notions de défi, de surpassement, d’altérité et d’individualité propres aux règles et langages conjoints du monde de l’entreprise et celui du jeu. De manière plus spécifique aux différents métiers développés au sein des Ortigues, il a articulé son travail autour d’un objet complexe mais emblématique : Le Flipper, qu’il prône comme métaphore des rapports spatio-temporel et sociaux liés au monde du travail. L’aspect formel du Flipper constitue un espace modélisé à l’image d’une maquette miniature à partir de laquelle l’artiste a su mettre en œuvre les différentes compétences de l’entreprise. Il s’est alors accompagné dans son travail par le bureau d’études, les ateliers de signalétiques et de construction bois et métal.


Afin de célébrer l’initiative de ce projet singulier, il a imaginé un principe d’installation intégrant les questions du stockage comme gestes artistiques. Assignés à des préoccupations d’atelier, de gestion des espaces et de productivité, ces gestes guideront les choix d’assemblages dans une série de sculptures aux allures de flippers. C’est au cœur de l’écosystème Darwin que l’artiste propose ROYAL CAMÉE : une exposition présentant une collection disparate de flippers composés sans distinction, des matériaux de rebut, d’adhésifs réalisés sur mesure et de chutes de matières réfléchissantes. Ces objets deviennent des formes génériques balayant un champ symbolique d’états vastes et vagues, allant du vestige à l’objet transitionnel social, en passant par l’ingéniosité technique. à la vue de ces sculptures, le regard se trouve perturbé par des matières miroitantes et par des jeux de mécanismes optiques et lumineux remettant en doute cette notion de “mise en lumière” commerciale. Regroupant cette série dans un seul espace d’exposition, l’artiste rejoue l’idée de l’événementiel en imaginant une plate-forme unique reprenant la forme d’une silhouette de flipper. Étroitement semblable à un podium de défilé classique, ce socle sur-dimensionné vient théâtraliser l’œuvre et l’embarque à nouveau dans son rôle de produit promotionnel où ce qui est à promouvoir reste toutefois indéfinissable.

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