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Cyril Hatt - On ne m'y reprendra plus

du 17 avril au 22 juin 2014 - Vitrine 7 place du Parlement, Bordeaux

Fanatique du ciseau et de la photo, Cyril Hatt semble prendre un certain plaisir à jouer avec notre perception du volume.

Depuis 1999, il mène un travail dans lequel la photographie, envisagée comme matériau, subit une série de détournements. Ainsi, ses images sont morcelées, éclatées ou reconstruites, grattées, griffées, déchirées et « réagrafées ». A partir de 2003, apparaissent dans sa production des volumes photographiques. Les objets photographiés, souvent inspirés du Street-Art, sont reproduits à leur échelle en 3D, après avoir subi donc une série d'altérations et de montages. Ils tendent ainsi à recomposer des "paysages d'images" dépossédés de leur fonction originale, tout en restant des images issues de notre quotidien. Paradoxalement bricolé et sophistiqué, le résultat est particulièrement troublant.

Ces objets n’ont finalement que leur fragilité à nous offrir, les rendant ainsi sensible et les détachant du ludique ou de l’anecdote.(1)

 

Après avoir conquis les zones périurbaines, la faune sauvage investit la vitrine et les beaux quartiers. Cyril Hatt revisite le bestiaire traditionnel des fables de la Fontaine et, loin de l’image d’Epinal, nous révèle la vision d’une nature urbaine post apocalyptique dans laquelle les animaux grimpent sur les toits et vident les poubelles. L’artiste rend hommage à la tradition du diorama animalier en même temps qu’il en détourne les codes esthétiques et le naturalisme. La recomposition sculpturale des sujets à l’aide de photographies numériques, la juxtaposition de papier et d’agraffes accentue le caractère humble et grotesque des créatures, souligne les défauts et la fragilité de leurs anatomies bancales. Composé au cœur de la cité minérale et bourgeoise, ce bestiaire n’en est que plus insolite, émouvant dans ses imperfections provoquées.

 

(1) extrait du texte de Nicolas Rosette

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