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Exposition du 6 avril au 5 juin 2017 - Vitrine 7 place du Parlement, Bordeaux

Rémi Groussin - SURVIVAL

 

Le « Survival » est un sous-genre cinématographique qui caractérise des films d’aventures dystopiques. Le plus souvent situés dans un contexte contemporain ces récits mettent en scène la survie d’un personnage central et isolé luttant pour sa survie, dans un décor post-apocalyptique où l’humanité telle qu’on la connaît a disparu.

Se jouant du constat de la désertification des centres villes et de la fermeture massive de nombreux petits commerces, l’installation Survival pose la question d’une nouvelle esthétique de l’abandon. Dans certaines communes, des campagnes d’affichages en trompe l’œil ont été effectuées afin d’en camoufler l’état de délabrement. Ici, Rémi Groussin revient au contexte d’origine de la vitrine de Crystal Palace en questionnant son rôle anciennement commercial et  actuellement artistique. C’est cette ambivalence presque contradictoire qui met en lumière le statut des images et des formes présentes dans cet espace et laisse entrevoir la ruine d’un scénario elliptique.  

C’est depuis sa visite de la vitrine Crystal Palace vide, que l’artiste a débuté une recherche photographique et un travail de modélisation à partir de différents intérieurs commerciaux inoccupés, pour en définir certaines récurrences formalistes. Partant d’un vocabulaire spatial constitué de grilles, de murs, de vitres et de mobiliers, Rémi Groussin recompose l’intérieur d’une boutique dont la scénographie oscille entre espace commercial et mise en scène muséale. L’objet, le produit marchand, a totalement disparu. Seuls persistent des restes d’éléments spatiaux servant à sa promotion et à sa mise en lumière mercantile. Des images de modèles réduits imprimées à taille humaine viennent donner l’illusion d’une répétition en série, donnant des indications sur la nature même de ce supposé commerce. Cependant, chaque élément est précisément différent et c’est par les détails de leurs ressemblances et dissemblances qu’ils nous dépeignent un espace presque labyrinthique, à parcourir non pas physiquement mais mentalement. Agrandissements et mises en abîmes constituent alors le décor abandonné d’un passé à redéfinir par une certaine forme de désenchantement que l’artiste désire ici rendre sculptural, troublant ainsi le regard du spectateur entre réalité et fiction.

La vitrine Crystal Palace devient alors le décor d’un film où seulement quelques indices qui subsistent et résistent tentent de nous raconter le récit de leur propre faillite. 

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