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Série Noire

1er décembre 2007 au 20 janvier 2008 - Villa Bernasconi, Grand-Lancy, Suisse

Avec les œuvres des artistes : Wilfrid Almendra, Pierre Ardouvin, Valentin Carron, François Calvat, Alain Declercq, Christoph Draeger, Cyprien Gaillard, Patrice & Claude Gaillard, Laurence Huber, Fabrice Gygi, Lina Jabbour, Vincent Kohler, Olivier Kosta-Thefaine, Laurent Kropf, Laurent Le Deunff, Elodie Lesourd, Pierre Malphettes, Johann Milh, Nicolas Milhé, Anita Molinero, Bruno Peinado, Sandrine Pelletier, Laurent Perbos, Guillaume Pinard, Frédéric Plateus, Jérémy Profit, Till Rabus, Didier Rittener, Véronique Rizzo, Daniel Rugiero, Stéphane Sautour, Stéphane Thidet.

 

L’exposition «Buy-Sellf» au CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux, transposait l’univers des boîtes de nuit. A Marseille, elle s’articulait autour d’un rayonnage de type industriel et décryptait les codes de représentation puisés dans les dispositifs de la grande distribution. Accueillie dans le décor suggestif de la Villa Bernasconi à Lancy, l’exposition «Série Noire» s’inscrit dans ce même processus de réflexion. Elle y explore les ressorts du film et du roman de genre.

Du polar à la fiction d’anticipation, de l’horreur à la science-fiction, les pièces réunies évoquent les peurs et les angoisses contemporaines. Elles mettent à l’épreuve les mécanismes sous-tendant leur représentation et jouent de la réminiscence comme de l’ombre du doute.

Plongées dans l’obscurité, les oeuvres se dévoilent comme autant de pièces à conviction, éveillent le soupçon et nous obligent à rester sur nos gardes. Elles abordent des questions et des pratiques de

natures différentes. Elles nous renvoient à des mouvements de l’histoire de l’art, à l’image de la sculpture de Nicolas Milhé «Low to severe» qui associe les figures orthonormées du minimalisme au code couleur qualifiant les degrés de la menace terroriste. Elles convoquent des visions ésotériques proches de la sorcellerie et de la magie noire à l’image de l’oeuvre de Wilfrid Almendra «Ao pé do monte», sorte de sceptre en forme de patte d’animal surmonté d’une pièce de cuir et de lanières. Tandis que dans ses gravures, Cyprien Gaillard nous projette dans un futur antérieur composé de paysages bucoliques où les signes de l’urbanisme interviennent de manière radicale et irréelle.

Tout au long de cette intrigue, nous invitons le visiteur à suivre une piste jalonnée d’indices et d’images, d’impressions troublantes de déjà-vu. Pensée comme la transposition de formes narratives utilisées dans un langage visuel, cette exposition met en exergue un sentiment ambigu, partagé entre une fascination pour les fictions de genre, et une approche critique de la mise en scène des psychoses contemporaines. Ce décalage marque notre volonté de créer un regard sur le travail des artistes en rapport aux modèles ancrés dans notre imaginaire collectif.

 

Frédéric Latherrade

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